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L'astronomie à portée de tous

Avec son observatoire astronomique ouvert au public, situé à Valcourt en Haute-Marne à proximité de Saint-Dizier et à quelques km du Lac du Der, la Société d'Astronomie de Haute-Marne (SAHM) est une association animée par des passionnés d'astronomie dans le but de rendre cette science accessible au plus grand nombre. L'association possède plusieurs téléscopes dont un de 305 mm de diamètre informatisé sous coupole, un planétarium et une salle de conférence. Des soirées d'observation et de découverte du ciel sont organisées régulièrement. Le 3ème vendredi du mois, des conférences sur des thèmes variés sont proposées au public. N'hesitez pas à prendre contact avec nous ou nous retrouver sur le forum.

Coordonnées

Observatoire de Valcourt, 6 rue Roger Etienne 52100 Valcourt Tél/répondeur: 03 25 06 22 18 Courriel contact@observatoire-valcourt.fr
30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 09:06

Par Richard de Vendeuil, publié le 15/01/2009 12:25 - mis à jour le 15/01/2009 12:45 L’EXPRESS

 

Si le vivant existe ailleurs que sur la Terre, quelle forme prend-il? L'Année mondiale de l'astronomie relance la traque et pourrait livrer de nouveaux indices.

Du dioxyde de carbone à 63 années-lumière de la Terre! Cette molécule chimique caractéristique des organismes vivants a bel et bien été identifiée le 12 décembre dernier par un astronome américain du Jet Propulsion Laboratory, Mark Swain, autour d'une planète extrasolaire baptisée HD 189733b, située dans la constellation du Petit Renard, grâce au télescope spatial Hubble. En novembre 2008, c'est une autre molécule organique, le glycol aldéhyde, qui était détectée dans un nuage de gaz au centre de la Voie lactée par une équipe de chercheurs britanniques, allemands et français travaillant sur le radiotélescope de l'Institut de radioastronomie millimétrique (Iram), à Grenoble. Le 28 décembre, des scientifiques allemands ont, quant à eux, repéré la présence de molécules d'eau dans un recoin d'une galaxie au nom de code poétique de "MG J0414+0534", située à près de 11 milliards d'années-lumière. Qui dit mieux?

Alors que vient de s'ouvrir l'Année mondiale de l'astronomie, les découvertes d'exoplanètes plus ou moins similaires à celles de notre système solaire et de traces biologiques susceptibles d'engendrer des formes vivantes ne cessent de se multiplier.

 

 

 

La Terre, ensemencée par des particules

 

Depuis quelques années, le dogme voulant que notre Terre soit la seule planète habitable de l'Univers est remis en question par les scientifiques, qui n'hésitent plus à échafauder des hypothèses chères aux auteurs de science-fiction sur l'existence de formes de vie extraterrestres. Car partout les indices du vivant s'accumulent.

La communauté scientifique accueille ces découvertes époustouflantes avec autant d'enthousiasme que de perplexité, car celles-ci posent de nombreuses questions encore sans réponse. On sait par exemple que le glycol aldéhyde détecté dans la Voie lactée, combiné à d'autres molécules, permet de former des acides nucléiques comme l'ARN, support temporaire de l'information génétique. Mais comment -et pourquoi- se retrouve-t-il au beau milieu de cette matière brute stellaire où naissent les nouvelles étoiles?

En regardant le ciel, les astronomes en viennent à s'interroger sur l'origine de la vie sur terre: comment la matière inerte de notre planète s'est-elle subitement organisée pour former les assemblages de molécules qui ont donné naissance aux premières cellules vivantes? La vie est-elle apparue spontanément, ou bien serait-elle venue de l'espace, comme des scientifiques de plus en plus nombreux en sont désormais persuadés?

 En clair, la Terre pourrait avoir été ensemencée, au début de son existence, par des particules interstellaires, et rien n'interdit de penser que ce scénario a pu se répéter ailleurs, à la surface d'autres planètes, comme on ne cesse d'en identifier.

"En 1979, au-delà de Mars, les planètes géantes et leur environnement étaient perçus comme quelques points de lumière dans le ciel, constate André Brahic, astrophysicien au CEA, découvreur des anneaux de Neptune. Tout a changé avec l'arrivée des missions spatiales Voyager et Cassini-Huygens, qui ont permis de photographier et d'analyser en détail notre système solaire. Nous sommes allés de surprise en surprise, au point que nous nous sommes presque habitués à l'inattendu!"

En 1995, la découverte par les Suisses Michel Mayor et Didier Queloz d'une planète extérieure au système solaire près de l'étoile 51 Peg a constitué une véritable révolution pour les astronomes. Depuis, quelque 300 exoplanètes ont été identifiées dans les coins les plus reculés de l'Univers, et la moisson continue. Des techniques de détection de plus en plus sophistiquées ont été développées pour mettre en évidence ces corps célestes qui ne produisent pas de lumière et sont la plupart du temps masqués par le rayonnement de l'étoile autour de laquelle ils gravitent. Une tâche équivalant à identifier de Los Angeles l'image d'un moucheron virevoltant autour d'une balise de détresse à New York. En novembre dernier, le Canadien Christian Marois a réussi à tirer le portrait de tout un système planétaire autour de l'étoile HR 8799, en rusant avec les images du télescope de l'observatoire de Mauna Kea, à Hawaii: son équipe a ainsi pu voir "en direct" trois exoplanètes d'une masse sept à dix fois supérieure à celle de Jupiter composant ce système. En appui, les télescopes spatiaux ne sont pas en reste. Hubble -dix-huit ans de service au compteur- s'est lui aussi pris au jeu. Pointé vers l'étoile Fomalhaut, il s'est offert en décembre une première: à 25 années-lumière de la Terre, dans notre arrière-cour galactique, Paul Kalas et son équipe de l'université de Berkeley (Californie) ont déniché une "Fomalhaut b", exoplanète équivalant, en masse, à deux ou trois Jupiter -soit la plus petite planète connue à ce jour hors de notre système solaire. Bref, la quête s'accélère.

 

 

Vers une "seconde genèse"?

 

La plupart de ces exoplanètes sont trop chaudes, ou trop froides, pour pouvoir abriter des formes de vie, mais les scientifiques ne désespèrent pas de trouver des candidates disposant des conditions qui ont permis l'éclosion de la biologie terrestre. L'avis de recherche est lancé. "Nous avons identifié une quarantaine d'étoiles "prometteuses" autour desquelles pourraient graviter des planètes habitables", explique Michel Major, de l'observatoire de Genève. La traque des astronomes pourrait-elle aboutir à la démonstration que notre système solaire n'est pas une exception, et que d'autres mondes habités par une forme primitive de vie existent? Ce serait un événement majeur du XXIe siècle, que l'exobiologiste François Raulin, responsable scientifique de plusieurs missions spatiales, qualifie déjà de "seconde genèse".

 

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